TP - Découvrir la CLI kubectl et déployer une application
Découverte de Kubernetes
Installer le client CLI kubectl
kubectl est le point d'entré universel pour contrôler tous les type de cluster kubernetes. C'est un client en ligne de commande qui communique en REST avec l'API d'un cluster.
Nous allons explorer kubectl au fur et à mesure des TPs. Cependant à noter que :
kubectl
peut gérer plusieurs clusters/configurations et switcher entre ces configurationskubectl
est nécessaire pour le client graphiqueLens
que nous utiliserons plus tard.
La méthode d'installation importe peu. Pour installer kubectl sur Ubuntu nous ferons simplement: sudo snap install kubectl --classic
.
- Faites
kubectl version
pour afficher la version du client kubectl.
Installer Minikube
Minikube est la version de développement de Kubernetes (en local) la plus répendue. Elle est maintenue par la cloud native foundation et très proche de kubernetes upstream. Elle permet de simuler un ou plusieurs noeuds de cluster sous forme de conteneurs docker ou de machines virtuelles.
- Pour installer minikube la méthode recommandée est indiquée ici: https://minikube.sigs.k8s.io/docs/start/
Nous utiliserons classiquement docker
comme runtime pour minikube (les noeuds k8s seront des conteneurs simulant des serveurs). Ceci est, bien sur, une configuration de développement. Elle se comporte cependant de façon très proche d'un véritable cluster.
Si Docker n'est pas installé, installer Docker avec la commande en une seule ligne :
curl -fsSL https://get.docker.com | sh
, puis ajoutez-vous au groupe Docker avecsudo usermod -a -G docker <votrenom>
, et faitessudo reboot
pour que cela prenne effet.Pour lancer le cluster faites simplement:
minikube start
(il est également possible de préciser le nombre de coeurs de calcul, la mémoire et et d'autre paramètre pour adapter le cluster à nos besoins.)
Minikube configure automatiquement kubectl (dans le fichier ~/.kube/config
) pour qu'on puisse se connecter au cluster de développement.
- Testez la connexion avec
kubectl get nodes
.
Affichez à nouveau la version kubectl version
. Cette fois-ci la version de kubernetes qui tourne sur le cluster actif est également affichée. Idéalement le client et le cluster devrait être dans la même version mineure par exemple 1.20.x
.
Bash completion et racourcis
Pour permettre à kubectl
de compléter le nom des commandes et ressources avec <Tab>
il est utile d'installer l'autocomplétion pour Bash :
sudo apt install bash-completion
source <(kubectl completion bash)
echo "source <(kubectl completion bash)" >> ${HOME}/.bashrc
Vous pouvez désormais appuyer sur <Tab>
pour compléter vos commandes kubectl
, c'est très utile !
- Notez également que pour gagner du temps en ligne de commande, la plupart des mots-clés de type Kubernetes peuvent être abrégés :
services
devientsvc
deployments
devientdeploy
- etc.
La liste complète : https://blog.heptio.com/kubectl-resource-short-names-heptioprotip-c8eff9fb7202
Explorons notre cluster k8s
Notre cluster k8s est plein d'objets divers, organisés entre eux de façon dynamique pour décrire des applications, tâches de calcul, services et droits d'accès. La première étape consiste à explorer un peu le cluster :
- Listez les nodes pour récupérer le nom de l'unique node (
kubectl get nodes
) puis affichez ses caractéristiques aveckubectl describe node/minikube
.
La commande get
est générique et peut être utilisée pour récupérer la liste de tous les types de ressources ou d'afficher les informations d'un resource précise.
Pour désigner un seul objet, il faut préfixer le nom de l'objet par son type (ex : kubectl get nodes minikube
ou kubectl get node/minikube
) car k8s ne peut pas deviner ce que l'on cherche quand plusieurs ressources de types différents ont le même nom.
De même, la commande describe
peut s'appliquer à tout objet k8s.
- Pour afficher tous les types de ressources à la fois que l'on utilise :
kubectl get all
NAME TYPE CLUSTER-IP EXTERNAL-IP PORT(S) AGE
service/kubernetes ClusterIP 10.96.0.1 <none> 443/TCP 2m34s
Il semble qu'il n'y a qu'une ressource dans notre cluster. Il s'agit du service d'API Kubernetes, pour que les pods/conteneurs puissent utiliser la découverte de service pour communiquer avec le cluster.
En réalité il y en a généralement d'autres cachés dans les autres namespaces
. En effet les éléments internes de Kubernetes tournent eux-mêmes sous forme de services et de daemons Kubernetes. Les namespaces sont des groupes qui servent à isoler les ressources de façon logique et en termes de droits (avec le Role-Based Access Control (RBAC) de Kubernetes).
Pour vérifier cela on peut :
- Afficher les namespaces :
kubectl get namespaces
Un cluster Kubernetes a généralement un namespace appelé default
dans lequel les commandes sont lancées et les ressources créées si on ne précise rien. Il a également aussi un namespace kube-system
dans lequel résident les processus et ressources système de k8s. Pour préciser le namespace on peut rajouter l'argument -n
à la plupart des commandes k8s.
Pour lister les ressources liées au
kubectl get all -n kube-system
.Ou encore :
kubectl get all --all-namespaces
(peut être abrégé enkubectl get all -A
) qui permet d'afficher le contenu de tous les namespaces en même temps.Pour avoir des informations sur un namespace :
kubectl describe namespace/kube-system
Déployer une application en CLI
Nous allons maintenant déployer une première application conteneurisée. Le déploiement est un peu plus complexe qu'avec Docker, en particulier car il est séparé en plusieurs objets et plus configurable.
- Pour créer un déploiement en ligne de commande (par opposition au mode déclaratif que nous verrons plus loin), on peut lancer par exemple:
kubectl create deployment demonstration --image=monachus/rancher-demo
.
Cette commande crée un objet de type deployment
. Nous pourvons étudier ce deployment avec la commande kubectl describe deployment/demonstration
.
Notez la liste des événements sur ce déploiement en bas de la description.
De la même façon que dans la partie précédente, listez les
pods
aveckubectl
. Combien y en a-t-il ?Agrandissons ce déploiement avec
kubectl scale deployment demonstration --replicas=5
kubectl describe deployment/demonstration
permet de constater que le service est bien passé à 5 replicas.- Observez à nouveau la liste des évènements, le scaling y est enregistré...
- Listez les pods pour constater
A ce stade impossible d'afficher l'application : le déploiement n'est pas encore accessible de l'extérieur du cluster. Pour régler cela nous devons l'exposer grace à un service :
kubectl expose deployment demonstration --type=NodePort --port=8080 --name=demonstration-service
Affichons la liste des services pour voir le résultat:
kubectl get services
Un service permet de créer un point d'accès unique exposant notre déploiement. Ici nous utilisons le type Nodeport car nous voulons que le service soit accessible de l'extérieur par l'intermédiaire d'un forwarding de port.
Avec minikube ce forwarding de port doit être concrêtisé avec la commande minikube service demonstration-service
. Normalement la page s'ouvre automatiquement et nous voyons notre application.
- Sauriez-vous expliquer ce que l'app fait ?
- Pour le comprendre ou le confirmer, diminuez le nombre de réplicats à l'aide de la commande utilisée précédement pour passer à 5 réplicats. Qu se passe-t-il ?
Une autre méthode pour accéder à un service (quel que soit sont type) en mode développement est de forwarder le traffic par l'intermédiaire de kubectl (et des composants kube-proxy installés sur chaque noeuds du cluster).
- Pour cela on peut par exemple lancer:
kubectl port-forward svc/demonstration-service 8080:8080 --address 127.0.0.1
- Vous pouvez désormais accéder à votre app via via kubectl sur:
http://localhost:8080
. Quelle différence avec l'exposition précédente via minikube ?
=> Un seul conteneur s'affiche. En effet kubectl port-forward
sert à créer une connexion de developpement/debug qui pointe toujours vers le même pod en arrière plan.
Pour exposer cette application en production sur un véritable cluster, nous devrions plutôt avoir recours à service de type un LoadBalancer. Mais minikube ne propose pas par défaut de loadbalancer. Nous y reviendrons dans le cours sur les objets kubernetes.
CheatSheet pour kubectl et formattage de la sortie
https://kubernetes.io/docs/reference/kubectl/cheatsheet/
Vous noterez dans cette page qu'il est possible de traiter la sortie des commandes kubectl de multiple façon (yaml, json, gotemplate, jsonpath, etc)
Le mode de sortie le plus utilisé pour filtrer une information parmis l'ensemble des caractéristiques d'une resource est jsonpath
qui s'utilise comme ceci:
kubectl get pod <tab>
kubectl get pod demonstration-7645747fc6-f5z55 -o yaml # pour afficher la spécification
kubectl get pod demonstration-7645747fc6-f5z55 -o jsonpath='{.spec.containers[0].image}' # affiche le nom de l'image
Essayez de la même façon d'afficher le nombre de répliques de notre déploiement.
Des outils CLI supplémentaires
kubectl
est puissant et flexible mais il est peu confortable certaines actions courantes. Il est intéressant d'ajouter d'autres outils pour le complémenter :
pour visualiser en temps réel les resources du cluster et leur évolution on installera
watch
ou plus confortableviddy
pour ajouter des plugins à kubectl on peut utiliser
krew
: https://krew.sigs.k8s.io/docs/user-guide/setup/install/pour changer de cluster et de namespace efficacement on peut utiliser
kubectx
etkubens
:kubectl krew install ctx
,kubectl krew install ns
pour visualiser les logs d'un déploiement/service on peut utiliser
stern
:kubectl krew install stern
Au délà de la ligne de commande...
Accéder à la dashboard Kubernetes
Le moyen le plus classique pour avoir une vue d'ensemble des ressources d'un cluster est d'utiliser la Dashboard officielle. Cette Dashboard est généralement installée par défaut lorsqu'on loue un cluster chez un provider.
On peut aussi l'installer dans minikube ou k3s. Nous allons ici préférer le client lourd OpenLens
Installer OpenLens
Lens est un logiciel graphique (un client "lourd") pour contrôler Kubernetes. Il se connecte en utilisant kubectl et la configuration ~/.kube/config
par défaut et nous permettra d'accéder à un dashboard puissant et agréable à utiliser.
Récemment Mirantis qui a racheté Lens essaye de fermer l'accès à ce logiciel open source. Il faut donc utiliser le build communautaire à la place du build officiel: https://github.com/MuhammedKalkan/OpenLens/releases
Vous pouvez l'installer en lançant ces commandes :
## Install Lens
export LENS_VERSION=5.5.4 # change with the current stable version
curl -LO "https://github.com/MuhammedKalkan/OpenLens/releases/download/v$LENS_VERSION/OpenLens-$LENS_VERSION.deb"
sudo dpkg -i "OpenLens-$LENS_VERSION.deb"
- Lancez l'application
Lens
dans le menu "internet" de votre machine (VNC). - Sélectionnez le cluster de votre choix la liste et épinglez la connection dans la barre de menu
- Explorons ensemble les ressources dans les différentes rubriques et namespaces